l’apocalypse n’était qu’un doux rêve ...
MAX - 1m/1m - Acryliques sur bois - Mon tout premier tableau
Karma Négatif
Des cris muets de désespoir que personne n’entend
des cris nus
des cris rouges de sang
des sanglots blanchis par le temps
bleuis par la peur
et retournés crus contre moi.
Être un rat.
Un vautour à qui on a coupé les ailes.
La vie est un cut up
noir rouge et violent.
On rit on crie on écrit
parce qu’on ne sait pas quoi dire.
Rire dans sa vieille carcasse tordue d’angoisse
Crier dans ce ventre convulser d’horreur.
Poings fermés et gueules défoncées,
sans conscience et sans tripes
ils détalent devant le fantôme de leur ombre
Ouvrez les yeux et versez une dernière larme de désespoir
Ravalez votre rage en serrant les dents
Retournez-vous contre votre ombre
Et faite demi-tour.
Devenir un fœtus
et mourir de ne jamais être né.
Je n’ai rien demandé.
Etre seul
contre les autres
contre soi-même
et lutter.
Les yeux brouillés par les larmes
la rate broyée par la rage
relever son front et ramper comme des chiens.
Ramper et s’écorcher sur le sol qui boit nos rêves
et trébucher contre le ciel où se lisent de noirs desseins.
Pensée pressée
il faut marcher
hurler
vomir sa haine
pour pouvoir cracher sa rage d’exister
rage de pouvoir encore penser
dans un monde détraqué.
Lente maturation d’un cerveau dégénérescent
qui regarde tomber les derniers amants
mourir le sanglot d’enfant qui perlait
à l’ombre de son regard dément.
Tristes couteaux de la lucidité
Les crampes redoublent
je sens l’acide ronger mon estomac
et le sang se solidifier dans mes veines
Je vais mourir.
Non
ils reviennent
et le cauchemar recommencera.
Comme il est dur d’ouvrir les yeux
après les avoir fermé.
Comme il est triste de voir
après avoir rêvé.
Je mourrai
mais avant je buterai
je saignerai
je trébucherai
et j’aurai mal.
Alors je gueule contre
ce monde dont je ne veux pas
contre cette terre aride
ces cœurs dépeuplés
cette mer dessalée
contre l’instant X où je suis né.
Ceci est l’autopsie de ma conscience
à l’heure où il fait noir.
Noir aseptisé,
vaste cauchemar vertical
grand festin des bouchers
qui hachent mon âme sans remords.
Je crache à la gueule de votre
minuscule infini
aux paupières cillées
et demande pitié à dieu qui n’existe même pas.
(texte de Laurine Roux)