Acryliques, pigments, bombes - 2004

 


Entropie

Dorénavant nous serons comme nous le désirons, c’est à dire pire.

Et, alors s’élancent vers des campagnes dévastées nos espoirs promis à une rechute accentuée

Par les vices de la pesanteur.

Vous savez, je ne voulais pas vous irriguer de ces plombs poisons, mais vous êtes vous aussi

 

Promis au pire.

 

Elles s’allongent de l’autre côté,

On croit que l’on a presque finis, alors que cela commence à peine.

Un peu de patience.

Un grondement sourd s’ordonne aux accélérations binaires.

Sous la coupe prévisionnelle des décisions décimatoires.

Ceux sans idéologies que le flash du néologisme nécrologique.

Bientôt,

Et contre toute attente,

Un premier pas décisif,

Celui du vide des possibles,

Fatigué de semailles répétées de saisons en saison sur les mêmes strates,

Les couches sanctifiées de nos accouchements trop rapprochés,

Ou nos larmes naissent étranglées,

Nous laissent exsangue d’une vie donnée,

 

Mais aussitôt sacrifié sur l’autel de nos icônes sans étymologies.

Et sur ces rythmes hypnotiques,

Se greffent nos mises en Abymes.

Désormais l’hiver s’impose comme valeur idoine de nos désirs communs.

Les pôles débordent victimes de banquises-musées.

La température monte à l’entrée,

Aux antres des échauffourées,

 

L’autonomie de nos membres, comme secoués d’une vie propre.

 

Nous étouffons nos géniteurs, violons nos filles pour mieux les vendre.

La virginité n’est déjà plus qu’une vieille histoire fatiguée, comparable à l’ivresse sans raison des défenestrations publiques, de blancs.

En bout de course que le manque de courage ne leur à jamais permis de commencer.

Alors, au centre des équipées nauséeuses se cultives de nouveau germes.

Vous n’avez encore rien vu.

Sous les éruptions sous cutanées de nos émeutes grossières se dessinent déjà des contours qui tremblent.

Les banlieues se contorsionnent tels des golems au sortir d’un inénarrable sommeil.

Midi sonne rouge.

Un rouge qui pourrait bien s’inventer fuite de vos corps.

On lyophilise à tout va.

Plus question d’en perdre une goutte.

 

Là-bas, tout en haut, l’eau n’arrive déjà plus et les décisionnaires d’hier s’échappent à tout va

Se jettent dans l’arène devenue subitement la place de toutes les spéculations.

Il n’y a plus rien à faire.

C’est trop tard.

Règle numéro un : On ne parle pas pour dire quelque chose.

Règle numéro deux : On ferme sa gueule.

 

 

Tout est à nous.

Rien n’est à eux.

 

Rues de larves ou s’effritent les gamins-pierres.

Chemins de désolation où piétinent leurs mères.

 

Des rondes, qui de nuit, s’en sont coulées sur une aube naissante,

Jusqu’à s’en inventer perpétuelles.

 

La surveillance comme dernière offrande à une liberté consumérisée.

Des connections, qui s’en réduisant à l’infime de l’infime,

Finissent par confondre les nerfs avec les câbles.

 

Et toujours cette voix

 

Et encore cette fatigue épileptique.

Vous, qui écoutez plus avec vos désirs qu’avec vos oreilles,

Espérant encore ce que vous pensez être un juste retour des choses.

 

Ce matin ma maison sentait le loft.

Les vingt-cinq mètres carrés s’étaient démultipliés en mise en abyme en éclat de verres brisés.

 

Dehors, sous les luminescences factices des jardins de kérozène, hurlaient les races maudites.

Abstractée qu’elles se trouvaient, de par leur mise à disposition via les satellites.

 

Au réveil, j’ai vomi, et c’est vous, de l’autre côté de la mégapole, qui avez été indisposé.

 

Tel et spectateur, vous montrer mon cul ne suffit plus.

Me gaver d’arsenic ne me protège plus de vos regards déviants.

 

La seule personne qui sait pourquoi je suis la, c’est le vendeur.

Et malgré la gratuité du propos, j’allonge un max.

Un max de mensonges cousus en salles de déchiquetage.

Un max de fleurs coupées, qui fanées aussitôt quelles s’offrent.

 

Elles sont comme vous,

 

Vieillies prématurément par vos avidité possessives.

Si le luxe c’est Chanel et baisouille, alors je suis le roi des clodos.

Je couche sous le pont d’Alma.

A l’endroit exact où la Lady s’est enfilé un pylône de deux mètres.

Ainsi c’est l’orgasme continu qui me guette.

 

Je m’abandonne au carbone et suis irréprochable.

Plus vous êtes nombreux et plus je suis seul.

 

Télé plus belle pour vie poubelle, j’ai vingt-six caméras qui courent le long de mes artères, et chez vous grâce à mes extensions, c’est boucherie de tout instant.

 

J’ai inventé le meurtre qui dure,

 

Celui sans fin.

YO